En ce moment, la Corée du Sud vient de de connaître un grand bouleversement. L’ex-présidente, qui est souvent appelée « princesse au cahier » car elle n’était pas capable de faire un discours sans son cahier, a dû rendre sa "couronne" et elle a été exclue du pouvoir pour de bon. Pourtant, saviez-vous qu’il y a eu un débat concernant le féminisme lors de la réclamation du peuple pour sa démission ?
En janvier dernier, une exposition, qui s’appelait « Bientôt, Adieu », et qui s’adressait évidemment à l’ex-présidente, a eu lieu à l’Assemblée nationale. C’était une exposition de différents artistes qui avaient été privés de leur liberté d’expression. L’œuvre, qui a fait le plus de buzz, était un dessin intitulé "le sommeil sale" dessiné par Gu-Young LEE (이구영), et représentait une parodie "d'Olympia" de Manet et de la "Vénus endormie" de Giorgione.
Evidemment, on y reconnait l’ex-présidente « endormie » et à côté d’elle, se trouve sa fameuse meilleure amie, Sun-sil CHOI (최순실). Derrière elles, nous voyons le ferry Séwol qui sombre. Cette vision est très symbolique puisqu’elle est à la base d’une rumeur qui raconte que le jour où le ferry s’enfonçait dans les eaux, l’ex-présidente se faisait injecter du botox sans savoir que le pays était en situation d’urgence.
Cependant, peu importe si ce dessin fait la satire de l’incompétence de l’ex-présidente, beaucoup d’autres personnes ont reproché fortement à l’artiste d’avoir donné une image légère et caricaturale de la femme quelle que soit sa situation. Franchement, si ce dessin était paru il y a quelques années, personne n’aurait été choqué, car que la notion du féminisme a émergé sur la péninsule coréenne, il n’y a pas très longtemps. Jetons donc un œil sur le développement récent du féminisme en Corée.
En 2016, par un beau jour de mai, une jeune étudiante a été tuée par un homme qu’elle ne connaissait pas. Après son crime, cet homme a dit « je l’ai tuée parce qu’elle est une femme ». C’est à partir de ce moment-là que les femmes ont commencé à revendiquer l’égalité entre les hommes et les femmes. Ainsi, plusieurs associations ont été créées et ce sont elles qui luttent contre tous ceux qui disent encore, même si sommes au 21ème siècle, que les femmes sont inférieures aux hommes. De plus, maintenant, nous voyons de plus en plus de personnes qui défendent les droits des femmes, bien que cela soit encore mal vu.
Ainsi, l’Association Des Femmes qui Travaillent (한국여성노동계) a conduit une campagne nommée « Stop à 15h (3시 스톱 캠페인) ». Cette action consistait à demander à toutes les femmes qui travaillaient de quitter leur bureau à 15 heures ! Pourquoi à 15h ? Eh bien, parce que selon une enquête, il y a 35% d’écart entre le salaire des hommes et celui des femmes. Ainsi, ce mouvement dévoilait que les femmes travaillent sans être payées à partir de 15h. Cette campagne avait pour but de dénoncer la disparité des salaires entre les sexes et des mauvaises conditions de travail en Corée du Sud.
Malgré tout, tous les « féministes » coréens font face à un grand problème : le mépris. Il n’est pas facile de dire que « je suis féministe et je lutte pour l’égalité entre les hommes et les femmes. En fait, certaines personnes pensent que le but des féministes est de mettre la position de la femme au-dessus de celle des hommes. Le féminisme est donc devenu un sujet tabou dans les conversations. Cela peut sembler absurde mais c’est la triste réalité. En Corée du Sud, malheureusement, beaucoup de personnes ont des idées totalement fausses sur le féminisme.
Pour ma part, en tant que femme coréenne, je n’ose pas dire avec certitude que nous devrions être tous égaux en Corée du Sud. Il existe encore trop de disparités et de discriminations. Notamment, le « plafond de verre » qui bloque la promotion des femmes au travail. Parmi les pays de l’OCDE, la Corée du Sud est le premier pays qui ne respecte pas la disparité des salaires entre les sexes.
Par ailleurs, concernant la discrimination portée aux femmes, la situation est pire du fait que cette discrimination se trouve dans notre vie quotidienne. Mais ce qui est le plus grave, c’est qu’il y a des femmes qui disent qu’elles n’y peuvent rien et qui renoncent à changer la société. Alors qu’elles devraient se révolter.
Afin que les prochaines générations vivent dans une société plus équitable. Femmes : « indignez-vous » !